Résumé
Le blitzkrieg de la Russie contre l’Ukraine écrasée sauvagement par des tapis de bombes, première étape d’une expansion vers l’inconnu, la menace brandie par le régime de Poutine d’utiliser l’arme nucléaire absolue, la saisie des centrales nucléaires ukrainiennes (et donc de leurs combustibles) par l’armée russe, voire leur potentielle utilisation d’armes chimiques, ont une portée historique majeure : c’est un saut qualitatif en direction d’une troisième guerre mondiale. Il ne manquerait plus que l’assaut militaire du capitalisme chinois contre Taïwan et des territoires japonais, vietnamiens, philippins, etc., revendiqués par lui pour que ce danger devienne une réalité.
Partout, de Pékin à Moscou, de Kiev à Berlin, de Paris à Washington
Les prolétaires n’ont aucune patrie à défendre : ils n’ont que leurs chaînes à perdre et leur peau à sauver face à la monstruosité de l’impérialisme capitaliste
Le blitzkrieg de la Russie contre l’Ukraine écrasée sauvagement par des tapis de bombes, première étape d’une expansion vers l’inconnu, la menace brandie par le régime de Poutine d’utiliser l’arme nucléaire absolue, la saisie des centrales nucléaires ukrainiennes (et donc de leurs combustibles) par l’armée russe, voire leur potentielle utilisation d’armes chimiques, ont une portée historique majeure : c’est un saut qualitatif en direction d’une troisième guerre mondiale. Il ne manquerait plus que l’assaut militaire du capitalisme chinois contre Taïwan et des territoires japonais, vietnamiens, philippins, etc., revendiqués par lui pour que ce danger devienne une réalité.
Les conflits, dits localisés, baptisés « guerre contre le terrorisme », comme au Moyen-Orient, ont déjà servi de banc d’essai pour l’utilisation de ces nouvelles tactiques de destruction massive.
Chaque nouvelle guerre, depuis plus de trois décennies, constitue un banc d’essai pour la mise au point de telles armes. Chaque nouvelle guerre, dit « humanitaire » ou contre « le terrorisme » (Bosnie, Kosovo, Afghanistan...) a été l’occasion de tester de nouvelles armes à l’uranium appauvri (UA) à des puissances de plus en plus élevées. La guerre d’invasion lancée contre Irak par la coalition anglo-américaine en 2003 (incluant 48 « honorables membres » de l’ONU, dont l’Ukraine…) avec la complicité de la prétendue « communauté internationale » (les pays adhérant à l’ONU). Au cours du conflit irakien, des munitions à l’uranium appauvri ont été utilisées dans une guerre nucléaire miniaturisée qui n’osait pas dire son nom.
L’une de ces armes les plus létales, les bombes thermobariques – ultime armement avant l’utilisation des armes nucléaires « tactiques » – peuvent détruire des quartiers urbains entiers sur un rayon de 300 mètres, la température au point d’impact pouvant atteindre 3.000 °C. Elles ont été probablement utilisées par l’armée américaine au Vietnam dès le début des années 70. L’armée américaine s’en est servie pendant la guerre du Golfe, en Irak (1990-1991) ou en Afghanistan pour annihiler les combattants d’Al-Qaïda et les talibans dissimulés dans des complexes souterrains, à la fin des années 2010. L’armée russe, de son côté, utilisé ce type d’arme pour raser à 80 p. 100, fin novembre 1999, Grozny la capitale de la Tchétchénie ou, plus récemment, en Syrie, des villes comme Alep et Idlib. Aujourd’hui la Russie est prête à l’utiliser massivement comme elle l’a déjà fait à une large échelle en Tchétchénie et en Syrie.
Le régime de Poutine, comme il en menaça la Géorgie en 2008, justifie par avance l’utilisation d’armes chimiques, interdites par la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), en vigueur depuis 1997[1]. Le régime de l’hyper-oligarque capitaliste russe accuse maintenant l’Ukraine, de construire (avec l’aide des USA) des laboratoires d’armes chimiques et bactériologiques. Prétexte tout trouvé pour la Russie pour faire usage d’armes chimiques en Ukraine. L’armée russe est déjà bien rodée : lors du conflit syrien, elle aida la Syrie à installer de l’anthrax dans des ogives[2].
Chaque jour qui passe, le régime capitaliste – quelle que soit l’étiquette utilisée, de « libérale » à « communiste » (Chine) – perpétue des crimes contre l’humanité à une échelle jamais connue à ce jour.
Plus que jamais, la fin du criminel régime capitaliste et de son régime pervers de terreur menaçant l’ensemble de l’humanité, passe par le surgissement dans tous les pays d’une révolution des masses travailleuses. Grèves de masse transfrontalières, extension internationale du mouvement, surgissement de conseils d’ouvriers et de soldats, formation de noyaux politiques communistes internationalistes sont les premiers pas sur le chemin d’une libération – qui sera longue et douloureuse – d’un régime léthifère dont l’existence signifie destruction permanente de la nature et menace d’anéantissement de l’humanité et de toute vie biologique sur terre.
Pantopolis, 11 mars 2022.
[1] Si la banalisation par la Russie de l’agent neurotoxique Novitchok est bien connue, on sait moins que maints pays n’ont pas appliqué cette convention en vigueur depuis 1997. On peut lire dans le rapport du SIPRI de 2021 (dans son résumé en français) : « Les États-Unis restent le seul État partie détenteur déclaré dont les armes chimiques doivent encore être détruites, mais ils devraient achever leurs activités de destruction dans les délais prescrits ». Nul doute que deux ans de pandémie et de fermeture totale des frontières ont permis à un nombre indéterminé d’États de développer en toute discrétion leurs armes chimiques les plus létales.
[2] https://en.wikipedia.org/wiki/Syria_and_weapons_of_mass_destruction?oldid=53792674. Selon un rapport de l’ONG Globalsecurity (2012), la plus grande part de l’arsenal chimique et biologique de la Syrie a été fourni par « de grandes sociétés de courtage en produits chimiques installées aux Pays-Bas, en Suisse, en France, en Autriche et en Allemagne ».
ANNEXE
[Extrait de la brochure : Capitalisme, guerres et pandémies, mai 2020, éditions moto proprio]
L’arme biologique et chimique à l’époque de la nécrose du capital
L’utilisation de l’arme biologique (bactéries et virus) est aussi ancienne que la guerre. Les soldats de l’Antiquité renforçaient la puissance destructrice de leurs flèches en les trempant dans de la chair en putréfaction ou dans du sang corrompu, c’est-à-dire en les rendant non seulement toxiques mais aussi infectantes. Le skythikon, spécialité toxique des archers scythes, était composé autant de poisons que de produits biologiques infectants, mijotés dans du fumier : ce mélange provoquait non seulement un envenimement mais, aussi, une gangrène gazeuse, un tétanos ou tout autre infection foudroyante[1].
Au tout début de l’expansion du capitalisme, on note la première utilisation de l’arme biologique, à l’occasion d’une guerre commerciale et coloniale. C’est à l’occasion de la guerre de Sept Ans (1756-1763) qu’est utilisée la variole par le général Jeffery Amherst, commandant en chef des troupes britanniques en Amérique du nord. Il écrit en juillet 1763, pendant la guerre de Pontiac, alors que gronde la révolte de peuples autochtones. L’utilisation de l’arme biologique fait partie d’un plan de «nettoyage ethnique», véritable génocide avant la lettre :
Ne pourrait-on pas trouver un moyen de répandre la variole parmi ces tribus d’Indiens mécontentes ? À cette occasion, nous devons utiliser tous les stratagèmes en notre pouvoir pour les vaincre[2].
Et cette «interrogation» est suivie d’une rapide application au moyen de couvertures contaminées par le virus de la variole. Ce beau travail lui valut finalement de siéger à la chambre des Lords de Sa Glorieuse Majesté britannique.
Le plein développement du capitalisme et la confrontation mortelle des impérialismes à l’échelle de la planète a conduit à l’étude scientifique de tous les agents biologiques qui pourraient être «militarisables», c’est-à-dire être utilisés au même titre qu’une arme chimique (et nucléaire depuis 1945). Pour maximiser sa létalité, l’arme biologique doit répondre à plusieurs critères – dits critères de Theodor Rosebury (1904-1976) – à savoir : contagiosité directe, dose minimale infectante, voie d’infection ou d’intoxication, durée d’incubation ou d’apparition des premiers symptômes, survie dans l’environnement, facilité de production et de stockage, stabilité des produits stockés, (éventuelle) thérapeutique[3].…
Au cours d’études menées dans le plus grand secret, les stratèges militaires – USA, Royaume-Uni, Japon, URSS, France, Italie, etc. – notèrent les «prodigieux effets» du bacille de l’anthrax (Bacillus anthracis), stable dans l’environnement, conditionnable en poudre ou en spray, déjà utilisé pendant la première guerre mondiale[4]. Mais aussi du bacille de la peste (Yersinia pestis), de l’agent de la tularémie [maladie transmise à l’être humain par contact avec des animaux infectés ou par le biais de vecteurs (tiques)]. Les savants de la mort notèrent aussi les «merveilles» des virus, très intéressants par leur taille microscopique : ils peuvent traverser les éléments filtrants des appareils de confinement et des respirateurs individuels; il n’y a pas de thérapeutique efficace en dehors de la prévention par vaccination.
Le «chouchou» des militaires est peut-être maintenant le virus de la variole – déclarée éradiquée par l’OMS, le 8 mai 1980 –, qui peut être réactivé en laboratoire et propagé, sans qu’il y ait de vaccin pour s’y opposer[5]. On peut y ajouter les virus responsables d’encéphalites (encéphalite à tique, chikungunya, dengue, fièvre jaune, encéphalite équine du Venezuela), transmis par des arthropodes. Ces insectes, correctement utilisés dans des programmes militaires (guerre entomologique)[6], peuvent servir de transmetteurs biologiques de la peste, du choléra, etc.
Tous ces programmes menés dans des laboratoires militaires ultra-secrets préparent les guerres biologiques du futur, qui s’apparentant à des génocides purs et simples. Utilisés à titre «expérimental» dans le passé, ils eurent des effets meurtriers, même si ce fut à petite échelle.
La Mandchourie occupée par l’armée impériale nippone (1932-1945) servit de banc d’essai à cette guerre des microbes. Le principal centre de recherche (Unité 731), situé à Pingfan (province de Harbin), comprenait plus de 150 bâtiments, cinq camps satellites et employait au moins 3.000 scientifiques et techniciens. Ces savants criminels testèrent à grande échelle sur des prisonniers de guerre chinois les agents du choléra, de la peste et du charbon. Près de 3.000 prisonniers périrent dans d’atroces souffrances. Des attaques biologiques furent menées à 12 reprises contre des villes chinoises, en contaminant les réserves d’eau potable et de nourriture par les agents du choléra, de la peste et de l’anthrax. Le bilan fut de plusieurs milliers de morts.
Lors de la guerre d’Éthiopie (1935-1936), Mussolini – à côté des gaz qu’il utilisa abondamment contre la population et l’armée du Négus – fut à deux doigts d’expérimenter ses armes bactériologiques. Le maréchal Badoglio l’en dissuada, non par «humanisme» mais par simple réalisme stratégique.
Toutes ces «expériences», après la défaite du Japon et le démantèlement de l’Unité 731, servirent de «modèle» au «génie bactériologique» de l’URSS et des USA.
Les USA menèrent leurs recherches de 1942 à la fin des années 1960. Des substances mortelles furent testées sur leur population, en particulier sur les populations carcérales et les objecteurs de conscience. Pendant la guerre de Corée (1950-1953), les bacilles de l’anthrax, de la peste et du choléra furent répandus parmi l’ennemi nord-coréen et chinois. Mouches, puces, etc., furent mises à contribution, mais aussi les aérosols. Dans ce dernier cas, par la voie des airs, l’armée américaine procéda à des pulvérisations[7]. Comme les résultats furent mitigés, et suite à divers incidents («fuites» de bacilles et virus), les stocks d’armes biologiques américains furent (officiellement) détruits entre mai 1971 et février 1973…
Le capitalisme d’État soviétique – baptisé «socialisme réel» par sa classe dirigeante – ne fut pas en reste dans cette course aux armements biologiques, de Staline à Gorbatchev. La militarisation d’une dizaine d’agents pathogènes entra dans les programmes de laboratoires : charbon, tularémie, brucellose, peste, encéphalite équine du Venezuela, typhus, fièvre Q [zoonose, maladie transmissible d’un animal vertébré (bovins, ovins, caprins) à l’homme], toxine botulinique produite par une bactérie. En 1973, quelques mois après la mise sur pied d’un traité international interdisant toute recherche sur les armes biologiques [CABT/BWC, ouvert à la signature le 10 avril 1972, entré en vigueur en 1975], un décret d’État instituait une entité (Biopreparat = Préparation de substances biologiques), forte de 40 centres de recherche et sites de production d’armes bactériologiques. La fabrication de missiles, roquettes et bombes ad hoc trouverait sa finalité dans la dissémination d’agents pathogènes. Un programme officiellement stoppé en 1992…
De tels programmes peuvent viser aussi la population d’un État, où la classe capitaliste dominante numériquement minoritaire planifie un génocide racial de masse. Dans l’Afrique du Sud blanche de l’Apartheid, un projet ultra-secret – conduit en 1985 par le «Docteur la Mort» Wouter Basson – fut mis en place. Il prenait pour cible la population noire, par l’utilisation de moyens extrêmes : utilisation de l’Anthrax, du virus d’Ebola, du sida, du choléra, stérilisation de masse, utilisation de poisons chimiques ethniquement sélectifs[8].
Le cas de l’Iraq est un cas d’école d’une guerre NRBC menée contre les «ennemis de l’intérieur» [9]. Dotée d’un arsenal biologique impressionnant, l’Iraq de Saddam Hussein se limita à l’usage de l’arme chimique contre les Kurdes. Du 16 au 19 mars 1988, au-dessus de la ville kurde d’Halabja, chasseurs-bombardiers Mig (russes) et Mirage (français) de l’armée irakienne déversèrent des gaz tueurs : gaz moutarde, sarin et tabun. Le bilan fut de 5.000 morts. Fait notable, ces armes « étaient principalement fournies par des sociétés françaises, belges et allemandes, dont les ingénieurs et chimistes savaient exactement ce que Saddam préparait… Durant des années, les États-Unis et leurs alliés ont bloqué les campagnes internationales visant à faire condamner Saddam pour son utilisation du gaz moutarde et des gaz neurotoxiques»[10].
Il est bien évident que les grandes puissances capitalistes (Chine et Russie inclus) n’ont nullement l’intention d’interrompre leur programme de guerre biologique. Les fuites accidentelles d’agents biologiques et/ou chimiques sont bien documentées. Celle de Dugway (Utah) en 1968 couta la vie à 6.000 moutons. Celle de Sverdlovsk (Russie soviétique), en avril 1969, fut beaucoup plus grave. L’épidémie se propagea au bétail jusqu’à 50 km à l’entour. Le centre de recherche militaire de la banlieue d’Ekaterinbourg (à l’époque Sverdlovsk) était au centre de la fuite.
Ces «fuites» peuvent être délibérées, causées par des formes multiples de bioterrorisme, mettant en cause des sectes religieuses ou extrémistes – parfois émanant d’États qui arment en sous-main des groupes terroristes.
Rappelons quelques faits. En septembre 1984, la secte religieuse des Rajneeshees, installée dans le comté de Wasco (Oregon), répandait des salmonelles sur les salades et crudités servies dans les restaurants de Dalles, ce qui entraina 45 hospitalisations. Le cas le plus connu est celui de l’attentat au sarin perpétué par la secte Aun dans le métro de Tokyo le 19 mars 1995, qui fit 5.500 victimes (dont 12 morts). La secte, forte de 50.000 adhérents, riche d’un butin d’un milliard de dollars, disposait d’un programme avancé de recherche en armes biologiques. La secte s’était procurée et avait stocké des bacilles du charbon et de la fièvre Q, ainsi que de la toxine botulinique. Elle chercha même à se procurer le virus d’Ebola (dont la maladie est mortelle à 90 p. 100 lors des flambées épidémiques)[11].
***
1. La propagation des microbes (bactéries et virus) est favorisée par l’extrême concentration de la population mondiale (50 p. 100 de celle-ci vit en ville, souvent dans les pires conditions sanitaires, dans des villes polluées où les particules fines favorisent la propagation d’épidémies).
2. Les microbes, qui suivent les chemins de l’hyper-commercialisation et de l’hyperproduction du Capital, prolifèrent comme agents pathogènes avec la très brutale explosion démographique (3 milliards d’êtres humains en 1960; 7,7 milliards en 2020). Ils trouvent des places gratuites dans les transports aériens : on dénombrait en 2013 trois milliards de passagers sur l’ensemble des liaisons mondiales; en 2017, quatre milliards de passagers. Ils se déplacent plus lentement mais tout aussi inexorablement en mer. La marine marchande, qui assure 90 % du commerce mondial, a connu les embellies de la mondialisation. Le nombre de navires – y compris passagers, comme les navires de croisière transformés aujourd’hui en super-«Exodus» – est passé de 2013 à 2018 de 52.000 à 58.000 environ.
3. Pour les grands États capitalistes (Chine inclue bien entendu), la préparation et l’entrée en guerre justifie tous les moyens militaires, y compris l’utilisation des armes NRBC dans un conflit généralisé. L’utilisation des armes biologiques, qui fut menée à petite échelle et de façon expérimentale (Mandchourie, guerre de Corée) peut devenir une réalité monstrueuse si un conflit mondial venait à éclater. Le bioterrorisme serait alors le fait des grandes puissances impérialistes, sous-traitant leurs opérations à des mercenaires.
Le meilleur agent des virus les plus redoutables, c’est non « l’Homme » en soi mais bien le Capital lui-même.
[1] Grmek (Mirko), «Ruses de guerre biologiques dans l’Antiquité», Revue des études grecques, tome 92, fascicule 436-437, janvier-juin 1979, p. 144.
[2] L’Encyclopédie canadienne, 21 juin 2019, article «Jeffery Amherst, premier baron Amherst» : www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/amherst-jeffery-1er-baron-amherst
[3] Lepick & Binder, art. «Guerre biologique», in Dominique Lecourt, Dictionnaire de la pensée médicale, PUF, Paris, 2004.
[4] Les armées allemande et française ont utilisé les agents de la maladie du charbon et de la morve contre le bétail «ennemi» (idem, p. 555).
[5] On peut y ajouter le virus de la grippe espagnole, dont l’ARN a été retrouvé en 2002 sur des victimes enterrées dans le permafrost norvégien. La fuite involontaire ou délibérée des échantillons sauvegardés dans un ou plusieurs laboratoires pourrait engendrer une pandémie de l’ampleur de celle de 1918-1919, voire pire.
[6] Avant et pendant la seconde guerre mondiale, le Japon, le Canada, les USA, l’Allemagne se sont lancés dans des programmes d’insectes vecteurs : puces porteuses de la peste, moustiques et mouches piqueuses, doryphores dans le cas allemand. La Guerre froide fit exploser la recherche dans tous ces domaines, où les USA et l’URSS étaient les leaders. Un programme militaire américain, qui utilisait le «bon vecteur», estimait le taux de mortalité à 50 % dans le cas d’une attaque contre une ville, pour le modique prix de 0,29 dollar (1976).
[8] Voir : Tristan Mendès France, Dr la Mort. Enquête sur un bioterrorisme d’État en Afrique du Sud, 2002; Chandré Gould, « Armes chimiques et biologiques : leçons d’Afrique du Sud », Politique étrangère, n° 1, 2005, p. 109-121.
[9] NRBC = guerre nucléaire, radiologique, biologique ou chimique.
[10] Barry Lando, « Saddam Hussein, un procès sous influence », Le Monde, 17 octobre 2005.
[11] Patrick Berche, Une histoire des microbes, John Libbey – Eurotext, 2007, p. 258.