Avertissement
Nous publions à l'occasion de ce premier mai 2022 - un premier mai de misère, de sang, de guerres, d'épidémies et de "maladies professionnelles", de chômage le plus souvent pour les travailleurs du monde entier - cet appel lancé par les comités No War but the Class War (NWBCW) "Contre la guerre, pour la guerre de classe".
Cet appel est repris par un certain nombre de petits regroupements internationalistes.
Son analyse pose bien l'enjeu actuel : soit la guerre mondiale soit la guerre de classe contre la classe capitaliste du monde entier jusqu'à son complet renversement :
"Pas de guerre si ce n’est la guerre de classe. Les classes dirigeantes mènent déjà leur guerre contre nous et la planète. C’est aux travailleurs du monde entier – la grande majorité sans laquelle tout s’arrête – de créer l’alternative".
Pantopolis, premier mai 2022.
Affiche des IWW, 1925. Légende : LE GRAND CAPITAL au TRAVAIL (généreusement) : "Mon bon ami, tu seras bien récompensé pour ton action patriotique en t'occupant de cette plante glorieuse ; tu auras tous les fruits au-dessus du sol - je ne prendrai que les racines !".
Guerre, pauvreté, crise et maladie
Le vrai visage du système capitaliste
Les tambours de la guerre résonnent à nouveau en Europe. L’invasion de l’Ukraine par la Russie rapproche le monde de son point d’ébullition. Une fois de plus, les travailleurs du monde entier sont invités à prendre parti dans un conflit où nous n’avons rien à gagner et tout à perdre. D’un côté, la Russie, qui tente de récupérer ce qu’elle a perdu depuis l’effondrement de l’URSS. De l’autre, l’OTAN, qui tente d’attirer l’Ukraine dans sa sphère d’influence. En arrière-plan, les lignes impérialistes se renforcent, les États de l’Union européenne se ralliant aux États-Unis et la Russie se tournant vers la Chine.
Si la guerre en Ukraine représente une escalade dans la volonté de généralisation de la guerre, elle n’est pas le seul champ de bataille actuel. Que ce soit en Syrie, au Yémen ou en Palestine, la classe dirigeante dresse les travailleurs les uns contre les autres dans le monde entier. Tout cela à la recherche de revenus financiers, de matières premières et d’une main d’œuvre bon marché. Le nationalisme – ce dernier refuge de la canaille – nous invite à tuer et à mourir pour une cause qui n’est pas la nôtre.
Mais les guerres ne sont pas les seules à être menées contre les travailleurs. Nous sommes au cœur d’une guerre de classe où nos conditions de vie et de travail sont sacrifiées sur l’autel de la rentabilité. Par l’austérité, nous avons été contraints de payer pour le krach financier de 2008. Mais l’économie mondiale ne s’en est jamais vraiment remise. Avant même l’arrivée de la pandémie, des milliards étaient injectés chaque jour pour les marchés pour les maintenir à flot alors qu’une nouvelle récession était annoncée. La pandémie n’a été que l’étincelle qui a allumé la mèche. Aujourd’hui, sous couvert de restructuration, nous sommes une fois de plus censés payer pour la crise. Sur tous les lieux de travail, nous assistons à une baisse des salaires du fait de l’inflation, à des licenciements, à des mises à pied et à diverses autres attaques contre nos conditions de travail. Pendant ce temps, à la maison, nous sommes confrontés à la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, à l’augmentation des loyers, des factures et des impôts. Pendant ce temps, les riches ne cessent de s’enrichir. Et la guerre, en bouleversant encore plus les chaînes d’approvisionnement, ne fera qu’aggraver la situation.
Enfin, n’oublions pas la crise climatique. Les inondations, les incendies et les phénomènes météorologiques extrêmes rendent progressivement des pans entiers de la planète inhabitables. La classe dirigeante continue de traiter la planète comme son jardin privé, avec peu de considération pour la vie animale et humaine. Et, avouons-le, les conditions qui ont créé le Covid-19 et lui ont permis de se propager – tuant des millions de personnes – sont toujours en place. Et, la menace de futures pandémies plane sur nos têtes.
La guerre, la pauvreté, la crise et la maladie créent des générations entières de personnes marquées par un système qui tend vers la barbarie. Réfugiés, amis et familles de ceux qui sont tombés malades, mutilés et tués, chômeurs et sans-abri.
C’est une guerre sur de multiples fronts contre tous les travailleurs et l’avenir de l’humanité. Mais nous pouvons résister. Les tentatives de défense de nos conditions de vie et de travail peuvent semer les graines d’un mouvement plus large qui reconnaît que le capitalisme – le système de production actuel caractérisé par l’existence de la propriété privée, du travail salarié, de la monnaie et des États – est la source du problème. Nous devons poser la question sociale et la possibilité de créer une société où la production est déterminée par les besoins et non par le profit, une communauté mondiale où les États et les frontières auront disparu, où des organes indépendants créés par la classe ouvrière pourront commencer à aborder collectivement les problèmes auxquels l’humanité est confrontée.
De même, les actions anti-guerre éparses qui ont été rapportées jusqu’à présent – manifestations en Russie, soldats désobéissant aux ordres en Ukraine, refus de manutentionner des cargaisons par des dockers au Royaume-Uni et en Italie, sabotages par des cheminots en Biélorussie – doivent adopter la perspective de la classe ouvrière pour être véritablement tournées contre la guerre, de peur d’être instrumentalisées par l’un ou l’autre camp. Soutenir la Russie ou l’Ukraine dans ce conflit signifie soutenir la guerre. La seule façon de mettre fin à ce cauchemar est que les travailleurs fraternisent par-delà les frontières et abattent la machine de guerre. N’adhérez jamais à la propagande nationaliste.
C’est pourquoi nous affirmons qu’il n’y a pas de guerre si ce n’est la guerre de classe. Les classes dirigeantes mènent déjà leur guerre contre nous et la planète. C’est aux travailleurs du monde entier – la grande majorité sans laquelle tout s’arrête – de créer l’alternative.
Contre la guerre, pour la guerre de classe
(NWBCW)
Pourquoi nous battons-nous ?
No War but the Class War (NWBCW) vise à donner un contenu internationaliste aux luttes locales. Nous nous considérons dans la tradition des précédentes tentatives de s’opposer aux guerres capitalistes dans la perspective de la classe ouvrière. Comme point de départ, nous adoptons la déclaration suivante du NWBCW rédigée en 2018. Si vous êtes globalement d’accord avec elle, contactez-nous. Nous encourageons les autres internationalistes du monde entier à créer également des groupes NWBCW sur leurs lieux de travail et dans leurs quartiers.
Contre la guerre, pour la guerre de classe (NWBCW)
Le capitalisme mondial est plongé dans une crise au long terme qui s’approfondit et qui nous conduit sur la voie de la guerre généralisée. Il y a plus de 60 guerres locales en cours aujourd’hui. Chacune d’entre elles détruit la vie de nos sœurs et frères de la classe ouvrière tandis que différents gangs patronaux luttent pour la contrôler. La plupart de ces guerres opposent les clients des principales puissances impérialistes. Ce sont des guerres impérialistes par procuration qui, avec les guerres commerciales ouvertes, sont les signes avant-coureurs d’un conflit mondial plus large. L’incitation à la guerre est le résultat du fonctionnement du système capitaliste lui-même. Elle n’est pas le résultat de quelques dirigeants capitalistes fous ou mauvais alors que seul le renversement du système capitaliste peut empêcher la guerre. La véritable alternative à laquelle nous sommes confrontés est la guerre ou la révolution.
Les partisans de No War but the Class War (NWBCW) visent au renversement révolutionnaire du capitalisme par la classe ouvrière et à la création d’un nouveau système mondial de production. Nous sommes pour un système basé sur la propriété commune pour satisfaire directement les besoins de chacun. Ce système sera contrôlé démocratiquement par la classe ouvrière via un système mondial de conseils ouvriers. La production pour le profit et le système des États-nations et des frontières seront éliminés. Dans ce processus, la dégradation de la planète par le capitalisme sera inversée et l’humanité sera capable de planifier un développement durable.
Pour y parvenir, nous devons nous organiser à l’échelle mondiale et répandre la compréhension de la nécessité de créer une nouvelle société et la conscience de la manière d’y parvenir. La classe ouvrière elle-même doit créer pour cette tâche une organisation politique internationale de révolutionnaires.
Le point de départ nécessaire est d’intensifier la défense de nos propres intérêts et de rejeter les programmes de la classe dirigeante, y compris les guerres qu’elle nous demande de soutenir. Toutes ces guerres sont des guerres impérialistes dans l’intérêt des sections du capital. La NWBCW existe pour s’opposer à la guerre sur la base de la classe, pas seulement contre une fraction de la classe dirigeante, mais contre l’ensemble d’un système pourri qui offre aux travailleurs du monde la mort, la destruction et la misère, que ce soit lentement par la pauvreté, la maladie et les catastrophes ou au rythme plus rapide de la guerre.
Les travailleurs n’ont pas de patrie ! Les guerres dites de «libération nationale» ou «anti-impérialistes» ne sont que des guerres impérialistes déguisées ! Nous ne faisons aucun front commun avec les marionnettes des patrons de la gauche capitaliste, comme les partis parlementaires et les syndicats, ainsi qu’avec les personnes qui les accompagnent dans le marécage pseudo-révolutionnaire. Ils sont tous intégrés dans le système patronal et le soutiennent en temps de paix comme en temps de guerre.
Pas de guerre, si ce n’est la guerre de classe ! Allons de l’avant et généralisons la lutte de classe comme notre réponse à la guerre bourgeoise et à l’austérité !
Le NWBCW est un regroupement de groupes et individus qui soutiennent les positions politiques ci-dessus. Nous invitons d’autres personnes qui soutiennent ces positions à rejoindre le NWBCW pour nous aider à produire et distribuer du matériel propagandiste ainsi qu’à mener des interventions dans la lutte de classe : « Contre la guerre, pour la guerre de classe ».
Tendance Communiste Internationaliste (https://www.leftcom.org/fr),
Controverses (https://leftcommunism.org/spip.php?article482) ….