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théorie politique

Domination du monde capitaliste en 2030 : Empire du milieu et/ou Empire américain ?

Publié le 13 Janvier 2025 par pantopolis 13 janvier 2025

Michael de Adder, 8th january of 2025: "Trump and despots dreaming of expansion". To translate: "imperialist leaders dreaming of further expansion!"

Michael de Adder, 8th january of 2025: "Trump and despots dreaming of expansion". To translate: "imperialist leaders dreaming of further expansion!"

Domination du monde capitaliste, 2030 :

Empire du milieu et/ou Empire américain ?

Depuis 2023, la Chine domine pratiquement toutes les étapes de la chaîne de production des véhicules électriques, depuis la  production des métaux rares nécessaires aux batteries électriques jusqu’à l’exportation de ces véhicules par des navires géants[1]. Dans la guerre des métaux rares, la Chine l’a largement emporté[2]. Les marques, dont les noms demeurent encore inconnus en dehors de la Chine, sauf le géant BYD, tels que Nio, XPeng, SAIC, GeelyZeekr, Seres, pèsent de plus en plus dans le paysage de l’électrique mondial. Près de 7 millions de véhicules sont vendus sur le marché intérieur chinois, massivement soutenu par les subventions. Ce marché représente 70 p. 100 des ventes de véhicules non thermiques (hybrides inclus). Le résultat est sans appel pour le « partenaire » allemand Volkswagen : autrefois premier vendeur et constructeur en Chine, ses ventes ont chuté de 8,3 % en 2024. D’ici 2027 Volkswagen devra disparaître de l’horizon chinois[3].

Les voitures électriques chinoises défient pour le moment toute concurrence. Même celle de Tesla, du multimilliardaire Elon Musk, quasi copartenaire de Trump, qui a installé une gigafactory à Berlin[4]. Ses 12.000 travailleurs (tout comme leurs frères de misère en Chine) sont de vrais esclaves salariés privés de tous droits (pas de conventions collectives, absence d’organismes tampons de type syndical, obligation de travailler plus de 40 heures par semaine au lieu des 35 heures, pour une rémunération amputée du quart)[5]. En appuyant ouvertement le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), Elon Musk, fort de sa mainmise sur le réseau de désinformation X et l’appareil d’État US, pourrait compter sur la schlague de ce parti pour mater une classe ouvrière allemande réticente à l’ordre botté de l’ultralibéralisme. Rêvant de coloniser Mars d’ici 20 ans, avec ou sans son sperme et à coups de bombes atomiques[6], le mégalomane Docteur Folamour de Xspace, Neuralink et Tesla est au moins assuré de transformer tous ses sites industriels en colonies pénitentiaires.

Là où Elon Musk et Xi Jinping ne manifestent aucun esprit de concurrence, sinon une compréhension bienveillante, c’est leur volonté de construire leur « modèle social » avec un impitoyable « talon de fer » : mise hors la loi des ouvriers récalcitrants, création de camps de concentration à l’image de leurs usines, avec une surveillance 24 heures sur 24 par des batteries de caméras et de drones.

C’est à coups répétés de schlague capitaliste que tonton XI (Xi Jinping dit XI Dada) a lancé en 2015 le « Made in China 2025 », censé établir d’ici à 2030, la prééminence mondiale du « modèle chinois »[7].
Selon une revue de géopolitique française, le capitalisme chinois aurait atteint avec alacrité ses objectifs, tous stratégiques[8] :

- par des investissements massifs dans l’aviation militaire, la production les chasseurs furtifs J-20 et J-35A, l’avion de transport Y-20 et le bombardier stratégique H-20, les capacités de défense et de d’attaque de la Chine ont été nettement améliorées.

- la Chine est maintenant l’un des leaders mondiaux dans le secteur des drones. La société DJI est devenue le premier fabricant mondial de drones commerciaux (mais aussi militaires exportés en Israël, Russie, Ukraine).

- l’Empire du milieu confirme ses avancées dans l’exploration spatiale [station spatiale Tiangong (« Palais céleste ») et programmes d’exploration de la Lune et de Mars].

- la Chine, est devenue un des plus grands fabricants d’équipements agricoles au monde, mais aussi le premier marché mondial de machines agricoles.  Xi Jinping, lors de ses vœux du premier janvier 2025, a effacé d’un revers de manche le spectre des récurrentes famines maoïstes (plus de 22 millions de morts de 1958 à 1961) : « La production céréalière a battu le record de 700 millions de tonnes, remplissant le bol de riz des Chinois de davantage de céréales chinoises »[9].

- la Chine serait devenue leader dans la production de vaccins et de médicaments biologiques avec des avancées notables dans l’édition génétique (CRISPR)[10] et les biopharmaceutiques. Ce dont on peut légitimement douter après l’éclatant désastre humain dans la gestion du Covid-19 en 2020-2022 …

- la Chine est leader mondial dans les « énergies renouvelables », notamment les panneaux solaires et les éoliennes. L’énergie nucléaire se développe très rapidement avec des technologies avancées de réacteurs, de type Hualong-1[11].

- elle dispose du réseau de trains à grande vitesse (TGV) le plus vaste et le plus avancé au monde, (plus de 42.000 km de voies), un « made in China » sûr de dominer l’Asie, comme déjà en Indonésie (ligne Jakarta-Bandung).

- elle est devenue  le plus grand marché de robots industriels, avec des fabricants nationaux comme Siasun Robotics[12]. Grâce à l’Intelligence artificielle (IA) et à l’IoT[13], des solutions de « fabrication intelligente » se développent à marches forcées, la Chine étant ex-aequo avec les USA.

- elle est devenue leader mondial dans la production de navires porte-conteneurs, de vraquiers et de méthaniers (LNG)[14], et donc un concurrent majeur de la Corée du Sud et du Japon, qui appartiennent à la sphère américaine. Aujourd’hui, la capacité de construction navale de la Chine est 200 fois supérieure à celle des États-Unis[15].

- la Chine est désormais le premier déposant mondial de brevets à l’OMPI (38 %), en position de leader dans 29 domaines, contre seulement 3 pour le Japon et 4 pour les États-Unis[16].

Les habits mités du Président XI

En dépit de ces résultats mirobolants, dans le pur style des anciens plans quinquennaux soviétiques, la Chine de l’Oncle Dada doit, en 2025 comme après, « exporter ou mourir »[17], quel qu’en soit le prix.

Malgré les apparences, le « made in China 2025 » peine à convaincre les investisseurs. Tous les indicateurs sont au rouge. Après un rebond post-Covid-19 de 18 p. 100 au premier trimestre 2021, la croissance, depuis 2022, s’est dégonflée comme un miteux tigre de papier en tombant à 3 p. 10. Ce n’était qu’une reprise de rattrapage. Le premier ministre chinois Li Qiang fanfaronna à la cantonade en janvier 2024 au sommet de Davos en annonçant une croissance de 5,2 p. 100 – le chiffre réel était de 4,6 p. 100. Le Président Xi Jinping emboucha la même trompette d’autosatisfaction en 2024 : « le Parti et le peuple chinois solidaires sont pleinement confiants dans l’avenir, car ils ont  fait face aux difficultés de l’année écoulée et après avoir triomphé de l’épidémie de Covid-19, ils ont relancé  l’économie et consolidé son développement »[18].

La crise est pourtant majeure. En janvier 2024,  l’activité industrielle a décliné pour un quatrième mois consécutif. Un jeune sur cinq est chômeur. Une partie des 295 millions de travailleurs migrants venus des campagnes a dû quitter les centres industriels sans aucune indemnité[19].

Dans un pays où la construction représente 45 p. 100 du PIB (20 à 25 p. 100 pour les économies occidentales), le choc majeur, dès janvier 2024, a été la mise en liquidation judiciaire d’Evergrande, 70.000 employés, étranglé par un passif de 300 milliards de dollars. Avec une surcapacité du parc immobilier de l’ordre d’une centaine de millions de logements, des villes chinoises sont devenues du jour au lendemain des « villes hantées », suivant en cela le bon vieux « modèle » capitaliste américain[20]. Les ménages chinois qui ont investi 70 p. 100 de leur épargne dans l’immobilier – les économies de toute une vie – sont tombés en dessous du seuil officiel de pauvreté. Le consommateur chinois, qui choisit désormais l’épargne de précaution, se soucie comme d’une guigne  d’acheter « par patriotisme » les voitures électriques du dragon chinois. Cette giga-épargne de fourmi génétiquement modifiée représente 48 p. 100 du PIB contre 18,6 p. 100 aux États-Unis…

Dans le mirifique paradis de la « consommation socialiste » – faute de clients solvables –, l’indice officiel des prix à la consommation a réellement chuté. Ainsi le prix du kilo de porc, tant apprécié sur la table des Chinois, a baissé de 17 p. 100 en 2022.

Face à l’atonie du marché intérieur et au recul de leurs exportations en 2023, les industriels chinois ont dû réduire leurs prix de 10 p. 100, et se sont engagés dans une politique périlleuse de dumping. C’est compter sans la politique de retaliation pratiquée par l’Oncle Trump et peut-être les membres de l’Union européenne dirigée par la manœuvrière Ursula von der Leyen.

La brutale chute de la bourse de Hong Kong qui a perdu 50 p. 100 de sa valeur en cinq ans traduit sans fioriture la panique des investisseurs chinois et internationaux. La Chine est totalement dans le viseur des États-Unis qui importent dorénavant plus du Mexique que de la Chine[21].

Un modèle capitaliste en faillite

Copiant toutes les grandes économies capitalistes qui vivent depuis des décennies à crédit, la Chine est plongée dans la spirale sans fin de la dette. Celle-ci représente 287,8 p. 100 du PIB, soit une augmentation de 13,5 p. 100 sur la seule année 2023. En comparaison, la dette étasunienne atteint 125 p. 100 du PIB, celle du Japon au moins 250 p. 100 du PIB. Néanmoins, la Chine tient les USA à la gorge par la possession des bons du trésor américains.  Prudente, la Chine a remplacé environ un quart des bons du trésor américain vendus en 10 ans par de l’or dont elle est désormais le premier producteur et le premier consommateur… Elle est aussi le premier créancier des USA devant le Japon. Les trois grands de l’économie mondiale, Chine, Japon et USA – auxquels on peut adjoindre l’Allemagne déclinante – tanguent sur le même bateau capitaliste vermoulu qui à terme risque de sombrer.

En février 2016, l’administration Obama[22], suivie par celles de Trump et de Biden, avait engagé une guerre commerciale pour désolidariser les chaines de logistique industrielle américaine des fournisseurs chinois, dans le but de relocaliser massivement de Chine vers les USA.

Les industriels ont bien relocalisé leurs moyens de production hors de Chine. Un exemple est le géant taïwanais TSMC qui a construit une seconde unité de production de semi-conducteurs au Japon[23]. L’Inde, mais aussi le Vietnam, les Philippines et le Mexique, sont les grands bénéficiaires d’une manne de 100 milliards de dollars en 6 mois continus de désinvestissement depuis 2023. Les entreprises occidentales ne réinvestissent plus tous leurs profits réalisés en Chine, mais en rapatrient une part significative. Li Qiang a beau claironner à Davos – après Dada Xi à San Francisco en novembre –  que «Investir en Chine n’est pas un risque, c’est une opportunité», la Chine n’est plus un pays de cocagne pour le capital occidental et ses alliés en Asie, où la sueur des prolétaires chinois se transformait en or pour le capitalisme international.

… et une démographie sur béquilles (comme au Japon), avant le triomphe final de 2049[24] ?

Au moment où la Chine annonce, comme l’avait fait jadis l’URSS, qu’elle dépassera sans retour en arrière le « tigre de papier » américain, elle se retrouve plus sénile que riche. L’urbanisation d’une classe moyenne en pleine ascension privilégiant carrière et enrichissement personnel, aux dépens de la dyade bébé-mère, a fait sombrer le taux  de natalité. Malgré les incitations du « Parti » à vite repeupler les chambres à coucher, la  Chine a perdu 850.000 habitants en 2022 et pourrait passer de 1,4 milliard à 700 millions d’habitants à la fin du siècle[25]. L’Inde est déjà le pays le plus  peuplé de la Terre en juillet 2023[26].

La pyramide des âges chinoise est condamnée à dupliquer celle du Japon, les deux pays déclinant toute politique d’immigration. Le rapport entre actifs et retraités passera de 5 pour 1 en 2020 à 1,6 pour 1 en 2050. La Chine hypercapitaliste ne dispose d’aucun système de protection sociale de la vieillesse comparable à celui des « riches » pays impérialistes qui ont mis plus d’un siècle à le bâtir tant bien que mal. La traditionnelle solidarité familiale, dans une Chine urbanisée et déjà en déclin, n’existe plus, sans création par l’État d’amortisseurs sociaux. Dada Xi appelle les jeunes Chinoises à croître et à multiplier, partout où existe l’ethnie Han, sur terre et sur mer[27]. Ces prêches natalistes s’adressent à une population déjà confrontée au chômage et en proie au doux péché solitaire de l’individualisme.

L’impossible modèle économique « pacifique »

L’alternative « exporter ou mourir » est bien la seule alternative réaliste pour l’Empire du milieu. Celui-ci  ne peut compter sur le marché intérieur, celui de la consommation : 38 p. 100 du PIB brut contre 70 p. 100 pour les USA.

Les exportations chinoises, malgré une récente embellie, reculent inévitablement sous le double effet de l’augmentation des salaires chinois, mais aussi du redéploiement occidental vers d’autres pays. La Chine délocalise à tout va : en Afrique, en Éthiopie, puis au Kenya, en Ouganda et  en Tanzanie, pays de très bas salaires, pour vendre aux USA et en Europe sous d’autres étiquettes. Un groupe de haute technologie de Shanghaï délocalise certaines de ses activités en Indonésie. Dans la zone franche de Port-Saïd en Égypte, un groupe chinois produit des vêtements à bas prix dorénavant exportés sous l’étiquette « made in Egypt ».

Mettre en place une stratégie d’exportation, en pratiquant dans un premier temps un dumping musclé, suppose la  domination du marché mondial. Dans les « technologies vertes » –  batteries électriques, panneaux solaires et voitures électriques – la Chine a réussi à truster, par la force : par une subvention massive de ses industries, la fermeture de son marché intérieur aux Occidentaux et/ou assimilés, une organisation quasi militaire pour partir en phalanges serrées à l’assaut des marchés internationaux.

S’agissant des panneaux solaires, la Chine a déployé, pour la seule année 2023, 216 Gigawatts soit plus que la totalité du parc américain installé (175 GW) pour totaliser maintenant 610 GW. Les industriels chinois sont si grassement subventionnés que l’industrie du solaire se trouve en surcapacité. Pour les voitures électriques, le fleuron chinois BYF vend déjà plus de véhicules EVE que Tesla. Elon Musk a déclaré en janvier 2024 que « les constructeurs automobiles chinois vont démolir leurs rivaux si on ne met pas en place de barrières douanières »[28]. Trump a promis martialement une hausse de 60 p. 100 des taxes douanières, l’Europe a pour le moment engagé une simple enquête bureaucratique de routine sur les pratiques de dumping où les EVE chinoises inévitablement envahiront toutes les routes d’Europe…

Si la Chine a un besoin vital de dominer le marché international des nouvelles technologies « vertes », les pays industrialisés occidentaux (et assimilés) savent qu’ils sont sous la dépendance stratégique d’une Chine qui ne cesse de contingenter ses exportations de « terres rares », composants indispensables des batteries électriques dont elle s’est assurée in fine un quasi-monopole. La guerre commerciale est devenue la réalité des années 2020 car la Chine ne peut absorber par son seul marché intérieur la production de la « green tech » qui a augmenté de 30 p. 100 en 2023.

La fin du dicton « ne jamais prétendre prendre le leadership » (Deng Xiaoping)

Grâce aux capitaux occidentaux qui ne demandaient qu’à profiter d’une « nouvelle ruée vers l’or », grâce aussi à l’habileté consommée de la classe capitaliste chinoise dirigée par Deng Xiaoping, le capitalisme d’État chinois – mâtiné de capitalisme privé – a démontré sa capacité à faire, en une génération, ce que les pays occidentaux avaient mis plus d’un siècle à faire : faire d’un pays « en voie de développement » un pays ultra-industrialisé, capable de s’armer du jour au lendemain jusqu’aux dents.

En 1991, Deng Xiaoping avait formulé sa célèbre « stratégie des 24 caractères » : « Observons avec calme, garantissons nos positions, gérons les affaires avec sang-froid, cachons nos capacités et attendons notre heure, sachons garder un profil bas et ne prétendons jamais au leadership ».

Mais la Chine de XI Jinping représente maintenant le quart de la croissance mondiale et se confronte partout à l’existence de l’impérialisme anglo-saxon. L’un comme l’autre n’est pas prêt de capituler.

Xi – tout comme maintenant Trump, dans le sillage de Biden – inscrit  son nom dans l’histoire sanglante des guerres mondiales. 2027, centenaire de l’Armée populaire de Libération (APL), est une échéance où Dada XI pourrait jouer son va-tout, en prenant le risque d’une annexion par la force de Taïwan. La Chine a renforcé considérablement ses  capacités militaires, en particulier navales, se dotant d’une capacité de d’invasion de l’île distante  de seulement 160 km de la « Mère patrie ».

La guerre impérialiste mondiale est bien tapie dans l’horizon proche : elle touche peu à peu les deux protagonistes américain et chinois, même si le rapport de forces est encore inégal. Dans le domaine décisif de la productivité, celle de la Chine ne dépasse pas le quart de celle des pays occidentaux. Vieillissante avant que d’avoir été riche, la Chine aurait donc déjà connu l’acmé de sa puissance. Acculée à la défensive par la hausse des barrières douanières américaines, la Chine serait presqu’aux abois.

Les USA, puissance militaro-capitaliste la plus développée, se trouve dans une situation peu rassurante : l’économie américaine montre des signes tangibles d’entrée en récession. L’indice des affaires de Chicago (Chicago PMI) a poursuivi sa baisse pour atteindre 36,9 en décembre 2024, contre 40,2 en novembre, un niveau inférieur aux prévisions du marché qui tablaient sur 42,5. Cela traduit une contraction de l’activité économique pour le treizième mois consécutif, alors que devient éclatante la fragilité du système financier et de consommation[29].

L’exacerbation de l’impérialisme – analysé en leur temps par Lénine, Boukharine et Rosa Luxemburg – traduit l’implosion d’un système qui recule son propre effondrement par l’expansion guerrière. Le conflit en Ukraine depuis 2022, la lutte inter-impérialiste pour la domination du Moyen-Orient, entre Israël/USA, la Russie de Poutine et son allié l’Iran des ayatollahs, la Turquie guerroyant pour son propre compte ont traduit par le fer et par le feu le repartage du monde en cours.

Il faut donc prendre très au sérieux autant les menaces de Dada JI sur « le nouvel ordre asiatique» du côté Pacifique, que celles d’apprentis Docteurs Folamour  incarnés par Trump et Elon Musk.

Comme Mussolini en son temps s’écriait « A noi! A noi » (C’est à nous !) pour officialiser ses prises de guerre (de l’Éthiopie à la Corse), Trump claironne ses prises futures : le Groenland, le Canada qui devient 51e État américain, le canal de Panama qui appartiendrait depuis toujours aux USA, le golfe du Mexique rebaptisé golfe américain[30]. Une doctrine Monroe réécrite à l’échelle mondiale pour le seul profit de l’impérialisme yankee.

Lorsque le second conflit mondial eut commencé, les USA eurent immédiatement en tête l’occupation du Groenland, qui devint effective en avril 1941 après un accord entre l’ambassadeur danois aux USA et le gouvernement Roosevelt; puis celle de l’Islande, effective en janvier 1942 (40.000 militaires américains pour 126.000 Islandais). Au fur et à mesure que le conflit s’étendait, en particulier dans la zone Pacifique, l’occupation des îles stratégiques par les armées alliées (USA, Nouvelle-Zélande, Australie) s’accélérait : entre 1942 et 1945 la Nouvelle-Calédonie française devint de facto américaine… Frump devait marteler cette politique, dans un langage que ne désavoueraient pas les Poutine, Xi Jinping. Parlant du Groenland sur Fox News,  Trump tenait un discours de grand fauve impérialiste :  « nous sommes, très franchement, le prédateur dominant »..

Telle est la réalité de l’impérialisme américain aujourd'hui : aucune limite, s'armer jusqu'aux dents pour dominer sans partage le monde capitaliste, auquel appartiennent la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping.

Pantopolis, 13 janvier 2025.

 

 

 

 

[1] https://www.automobile-propre.com/articles/les-marques-chinoises-commandent-47-navires-geants-pour-envahir-le-monde-avec-leurs-voitures-electriques/. En 2024, BYD a écoulé 400.000 voitures électriques en dehors de la Chine.

[2] Guillaume Pitron, La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, Éditions les liens qui libèrent, septembre 2023.

[3] https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/10/industrie-automobile-les-autorites-chinoises-laissent-le-darwinisme-faire-son-office_6491250_3234.html

[4] En avril 2022, Musk a inauguré une gigafactory au Texas, capable de produire 500.000 véhicules électriques par an, dont le très attendu Cybertruck (déjà utilisé dans la Tchétchénie de Kadyrov, mais armé d’une mitrailleuse…). Au Mexique, Tesla a investi plus de 5 milliards de dollars pour produire à Monterrey 1 million de véhicules par an, malgré un manque d’eau chronique dans la région. Cf. : https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/tesla-elon-musk-confirme-l-installation-d-une-mega-usine-au-mexique-avec-a-terme-un-million-de-voitures-produites-par-an_5692691.html.

[5] L’Humanité, 7 janvier 2025, https://www.humanite.fr/monde/berlin/la-giga-factory-tesla-de-berlin-laboratoire-de-lultracapitalisme-delon-musk.

[6] Musk aurait « fait don » de son sperme pour ensemencer une « colonie martienne », où devraient « vivre », ou plutôt agoniser un million de zombies humains d’ici à 2044 (cf. Le Figaro,  17 juillet 2024, Jeanne Sénéchal, « Un million de personnes d’ici 20 ans : le projet fou d’Elon Musk pour la conquête de Mars ». Ce « génial » Docteur Folamour avait auparavant eu l’idée d’envoyer des bombes atomiques sur Mars afin d’y « réchauffer » l’atmosphère… (Le Parisien, 7 juillet 2022).

[7] https://shs.cairn.info/l-occident-face-a-la-renaissance-de-la-chine--9782738144652-page-27?lang=fr (Claude, Meyer, Odile Jacob, 2018).

[8] Alex Wang, in revue Conflits, 28 décembre 2024 : https://www.revueconflits.com/2025-made-in-china-a-atteint-la-plupart-de-ses-objectifs/

[9] http://fr.china-embassy.gov.cn/fra/zgyw/202501/t20250102_11525912.htm

[10] Le CRISPR est un système permettant de corriger ou modifier l’expression de gènes responsables de maladies héréditaires.

[11] Réacteur nucléaire  à eau pressurisée (REP) d’environ 1 100 MWe. Depuis janvier 2025, 7 Hualong-1 sont opérationnels, 14 sont en construction et 16 en projet.

[12] Statista, 28 nov. 2023, article de Tristan Gaudiaut : « La chine se robotise massivement ». En 2023, les installations de robots industriels ont atteint un record mondial, avec plus de 550.000 unités déployées, soit une hausse annuelle de 5 %. Plus de la moitié de ces robots, soit environ 290.000, ont été installés en Chine (https://fr.statista.com/infographie/28524/nombre-de-robots-industriels-installes-par-pays/).

[13] L’Internet des objets (ou IoT pour Internet of Things) désigne et le processus de connexion d’objets physiques à l’Internet et le réseau qui relie lesdits objets.

[14] LNG : liquefied natural gas. En français : GNL : gaz naturel liquéfié.

[15] Revue Géo, 13 juillet 2023 : https://www.geo.fr/geopolitique/alerte-pentagone-la-chine-pourrait-produire-200-fois-plus-de-navires-de-guerre-que-les-etats-unis-chantiers-flotte-mer-chine-meridionale-215684

[16] https://www.revueconflits.com/2025-made-in-china-a-atteint-la-plupart-de-ses-objectifs/

[17] Hitler, 30 janvier 1939 : « wir müssen exportieren oder sterben ». Source : Franz Knipping, Machtbewusstsein in Deutschland am Vorabend des Zweiten Weltkrieges, Ferdinand Schöningh, Paderborn, 1984, p. 232.

[18] « Chine 2024 », La Tribune 18 décembre 2024, par Christophe Stener.

[19] Le Monde, 22 octobre 2022 : https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/22/en-chine-les-habitants-des-campagnes-grands-oublies-des-statistiques-officielles-sur-le-chomage_6195994_3234.html.

[20] On compte plus de 3.800 « ghost cities » aux USA, essentiellement dans le « Far West », lorsque les bourgs de mineurs se développaient comme des champignons au gré des découvertes d’or ou de pétrole. Detroit, ville mythique de l’automobile, est passée de deux millions d’habitants dans les années 1960 à seulement 700.000 aujourd’hui… 80.000 bâtiments ont été abandonnés.

[21] Courrier international, 12 septembre 2023 : www.courrierinternational.com/article/libre-echange-le-premier-partenaire-commercial-des-etats-unis-n-est-plus-la-chine-mais-le-mexique#:~:text=s’interroge%20%E2%80%9CBloomberg%E2%80%9D.&text=Au%20premier%20semestre%202023%2C%20les,la%20Chine%20(203%20milliards)

[22] Michel de Grandi, Les Échos, 17 février 2016, « Barack Obama organise son sommet ‘anti-Chine’ ».

[23] « TSMC lance la production de masse dans son usine japonaise de Kumamoto » (Radio Taiwan International, 27 décembre 2024).

[24] Centième anniversaire de la « république populaire » de Chine, « dictature démocratique populaire ».

[25] Alternatives économiques, janvier 2025, hors-série  n° 130, p. 46-47.

[26] 14 mars 2023 : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/breves/inde-pays-le-plus-peuple

[27] « Soyez féconds et multipliez, et remplissez la terre et soumettez-la et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre » (Bible, Genèse, 1, 28).

[28] La Tribune, 15 février 2024.

[29] https://or.fr/actualites/annee-2025-demarre-avec-risque-extreme-economie-usa-marches-3476.

[30] 20 minutes/AFP, 8 janvier 205 : https://www.20minutes.fr/monde/etats-unis/4132526-20250108-etats-unis-trump-ecarte-idee-annexion-armee-canal-panama-groenland

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