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théorie politique

Paul Mattick, communiste des conseils

Publié le 6 Février 2025 par PB Pantopolis in histoire et théorie

MATTICK, PAUL (13.03.1904 - 7.02.1981), alias PAUL KLEIN, LUENIKA, né à Stolp/Słupsk (Poméranie, aujourd’hui Pologne) ; il grandit à Berlin dans une famille de gauche. À l’âge de 14 ans, Mattick est déjà membre de la Jeunesse socialiste libre (Freie sozialistische Jugend) rattachée à la Ligue Spartacus. En 1918, il entre en apprentissage comme outilleur chez Siemens, où il est élu pour représenter les apprentis au sein du comité d’entreprise pendant la révolution de novembre. Mattick, qui a participé à de nombreuses actions pendant la révolution et qui a été arrêté et menacé de mort à plusieurs reprises, témoigne de la radicalisation progressive de la jeunesse communiste d’opposition de gauche en Allemagne. À la suite de la scission du KPD (Spartacus) à Heidelberg, il rejoint le KAPD nouvellement fondé au printemps 1920, en pleine insurrection armée de la Ruhr. Il participe à la publication du journal Die Rote Jugend, organe de la KAJ.

À l’âge de 17 ans (en 1921), Mattick se rend à Cologne pour travailler chez Klöckner pendant un certain temps, jusqu’à ce que des grèves, des émeutes et une nouvelle arrestation ruinent toute perspective d’emploi. Dans son travail, il est un organisateur et un agitateur important pour le KAPD et l’Allegemeine Arbeiter-Union (AAU) dans la région de Cologne ; il rencontre Jan Appel*, entre autres. Il noue également des contacts avec des intellectuels, des écrivains et des artistes de lAAUE, sous la direction d’Otto Rühle* et de Franz Pfemfert*.

En 1926, Mattick émigre aux États-Unis, car il est déjà au chômage depuis plusieurs années et en raison du déclin continu du mouvement de masse radical et des espoirs très réduits de révolution prolétarienne, surtout après le désastre du soulèvement d’octobre 1923. Il maintient cependant ses contacts avec le KAPD et l’AAU en Allemagne.

Aux États-Unis, Mattick étudie systématiquement les fondements théoriques, en particulier les œuvres de Karl Marx. La publication en 1929 de l’ouvrage principal de Henryk Grossmann, La loi de l’accumulation et l’effondrement du système capitaliste, a été un événement important pour Mattick. Henryk Grossmann y ramène la théorie de l’accumulation de Marx, qui avait été complètement oubliée, au centre des discussions du mouvement ouvrier. Pour Mattick, la Critique de l’économie politique de Marx a eu une influence directe sur sa propre attitude révolutionnaire.

À partir de cette époque, Mattick se concentre entièrement sur la théorie de Marx concernant le développement capitaliste, sa logique contradictoire inhérente et sa crise inévitable en tant que base de la pensée politique du mouvement ouvrier.

Vers la fin des années 1920, Mattick s’installe à Chicago, où il cherche à fédérer les différentes organisations ouvrières d’origine allemande. En 1931, il tente de relancer le Chicagoer Arbeiterzeitung, un journal très traditionnel de langue allemande publié un temps par August Spies (1855-1887), pendu par la bourgeoisie américaine, et Josef Dietzgen (1828-1888).

Mattick devient militant de l’Industrial Workers of the World (IWW). L’IWW était la seule organisation révolutionnaire en Amérique qui voulait unir tous les travailleurs au-delà des frontières des États et des secteurs dans le but de préparer une grande grève pour renverser le capitalisme. Cependant, la période la plus faste de cette organisation en termes de tentatives militantes de renversement du capitalisme avait déjà pris fin au début des années 1930, de sorte que seul le mouvement de chômage naissant a donné à l’IWW une brève impulsion régionale.

En 1933, Mattick rédige un nouveau programme pour l’IWW à Chicago, dans lequel il tente de créer une base marxiste plus solide pour l’organisation sur la base de la théorie de Grossmann. Pour Mattick, la nouvelle période est celle de la « crise mortelle du capitalisme ». Dans cette phase de crise mortelle, les syndicats se révèlent être des armes du capital :

 « Dans la phase finale de la société capitaliste, les syndicats n’ont plus de fonction à remplir, pas plus qu’ils n’en ont sous le communisme. Ils ont atteint leur limite objective. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont disparu, car les idéologies s’adaptent toujours aux conditions. Mais ils deviennent contre-révolutionnaires, essayant d’aider le capitalisme à se remettre sur pied pour sauver leur propre vie. Le bon fonctionnement du capitalisme est une question de vie ou de mort pour les syndicats. C’est pourquoi les syndicats deviennent des organisations de briseurs de grève, c’est pourquoi ils tentent de détourner les véritables luttes de classe par des marchandages perfides avec le patronat ».

Un pamphlet de l’IWW, en langue allemande, achevé en 1933, au moment où le NSDAP prenait le pouvoir, s’intitulait : Die Todeskrise des kapitalistischen Systems und die Aufgabe des Proletariats. Dans cette brochure, Mattick montre que la classe ouvrière allemande a été complètement désarmée par le mythe de la démocratie :

« Mais au lieu d’armes, on leur a donné des mots : ‘démocratie’. C’est ainsi que nous voyons la classe ouvrière allemande marcher de défaite en défaite, sous des pluies de balles et entre les pointes de baïonnettes avec lesquelles la classe dirigeante a maintenu son pouvoir et l’a fait protéger par ses laquais, avec seulement un chant d’éloge, celui de la démocratie sur les lèvres...

« Le résultat est que la classe ouvrière allemande approuve la condamnation à mort dont elle fait l’objet parce qu’elle est fondée sur une décision ‘démocratique’.

« Face à cette situation, nous demandons aux travailleurs, à l’ensemble de la classe ouvrière, s’ils sont capables de reconnaître que la phraséologie de la démocratie jetée à la face du monde n’est pas une question de forme de gouvernement, mais exclusivement une question de maintien du capitalisme et logiquement une question de déclin de la classe ouvrière. Demandons-nous en outre s’il peut exister une démocratie dans les conditions économiques du capitalisme ».

En 1934, avec des amis de lIWW et quelques membres expulsés du Parti prolétarien (Proletarian Party) léniniste, Mattick fonde le Parti ouvrier unifié, qui changera plus tard de nom, devenant le Groupe des communistes de conseils. Ce groupe entretient des contacts étroits avec les derniers groupes allemands et néerlandais de communistes de gauche en Europe et avec la revue International Council Correspondence (ICC). Au cours des années 1930, cette revue est devenue le pendant anglo-américain de la Correspondance des Conseils (Räte-Korrespondenz) du Groupe des communistes internationalistes néerlandais (GIC/GIK).

Mattick traduit des articles exprimant les débats européens et les publie avec des analyses économiques et des commentaires politiques critiques sur l’actualité aux États-Unis et dans le reste du monde.

En plus de son propre travail en usine, Mattick organisait non seulement les aspects techniques de la rédaction, mais était également l’auteur de la plupart des articles parus dans ce journal. Parmi les autres auteurs qui collaboraient régulièrement à l’édition, on peut citer Karl Korsch, avec qui Mattick était entré en contact en 1935 et avec qui il a entretenu une étroite amitié politique pendant de nombreuses années après son émigration aux États-Unis en 1936.

À l’époque des fronts populaires en France et en Espagne, « une défaite du prolétariat », Paul Mattick dénonce, ainsi que tous les communistes des conseils, l’incorporation idéologique du prolétariat dans la guerre mondiale à venir, dont les acteurs dirigeants sont les anarchistes, les staliniens et les trotskistes :

« Les anarchistes sont devenus les propagandistes du fascisme moscovite, les serviteurs des intérêts capitalistes qui s’opposent aux plans actuels de Franco en Espagne. La révolution est devenue un terrain de jeu pour les rivalités impérialistes... Mais quoi qu’il arrive, à moins que les travailleurs ne dressent de nouvelles barricades contre les loyalistes, à moins que les travailleurs ne s’attaquent réellement au capitalisme, quelle que soit l’issue de la lutte en Espagne, elle n’aura aucune signification réelle pour la classe ouvrière, qui sera toujours exploitée et réprimée. Un changement dans la situation militaire en Espagne pourrait obliger le fascisme moscovite à revêtir à nouveau l’habit révolutionnaire. Mais du point de vue des intérêts des travailleurs espagnols et des travailleurs du monde entier, il n’y a pas de différence entre le fascisme franquiste et le fascisme moscovite, quelle que soit la différence entre Franco et Moscou. Les barricades, si elles sont érigées à nouveau, ne doivent pas être démolies. Le mot d’ordre révolutionnaire pour l’Espagne est le suivant : À bas les fascistes et à bas les loyalistes. Si vaine que soit, au vu de la situation mondiale actuelle, la tentative de lutter pour le communisme, reste pourtant la seule voie à suivre pour les travailleurs... »

Lorsque le communisme des conseils européen eut officiellement disparu dans la seconde moitié des années 1930 et fut réduit à la clandestinité, Mattick écrivit dans la Council Correspondence. À partir de 1938, la revue change de titre : Living Marxism puis, à partir de 1942, New Essays. L’apport théorique de Karl Korsch* y devient essentiel. Les deux revues dénoncent la nouvelle guerre mondiale impérialiste.

Outre Karl Korsch et Henryk Grossmann, Mattick était également en contact avec le Horkheimer Institut de recherche sociale,  la future École de Francfort. En 1936, Mattick rédigea pour cet institut une vaste étude sociologique sur le mouvement des chômeurs américains, dont les archives ont été conservées jusqu’à sa publication en 1969 par la maison d’édition du SDS « Neue Kritik ».

Après l’entrée en guerre des États-Unis et la campagne de persécution contre la gauche intellectuelle qui s’ensuivit, cette dernière fut éliminée par Joseph McCarthy. Mattick se retira ‘officiellement’ de la vie politique au début des années 1950. Il s’installe alors à la campagne, où il survit grâce à des petits boulots et à son travail décrivain. Dans l’après-guerre, Mattick comme d’autres ne participe qu’occasionnellement à des activités politiques mineures et écrit de temps à autre de courts articles pour divers magazines.

Dans un curieux article (Politics, mars 1947), Mattick dénonce le double visage du bolchevisme sous les formes jumelles du stalinisme et du trotskisme, dont le résultat est le capitalisme d’État :

« Trotsky pensait que Staline détruirait la nature étatique-capitaliste de l’économie en faveur de l’économie bourgeoise. C’est ce que le mot de Thermidor était censé signifier. Le déclin de l’ordre économique bourgeois a empêché Staline d’accomplir cela. Tout ce qu’il a pu faire, c’est imposer les traits hideux de sa dictature personnelle à une société qui avait été construite par Lénine et Trotsky. En ce sens, le trotskisme a triomphé du stalinisme, même si Staline domine toujours le Kremlin ».

Cependant, stalinisme et trotskisme n’ont pas triomphé. Ces derniers ont mis à nu un passé mort :

« Trotsky ne pouvait se permettre de ne voir dans le bolchevisme qu’un aspect de la tendance mondiale vers une économie mondiale fasciste. Même en 1940, il a maintenu l’idée que le bolchevisme avait empêché la montée du fascisme en Russie en 1917. Cependant, il aurait dû être clair depuis longtemps que tout ce que Lénine et Trotsky ont empêché en Russie, c’est l’utilisation d’une idéologie non marxiste pour la reconstruction fasciste de la Russie. Puisque l’idéologie marxiste du bolchevisme ne servait que les objectifs du capitalisme d’État, elle s’est également discréditée. A tout point de vue – ce que laisse derrière lui le système d’exploitation capitaliste –, le stalinisme et le trotskisme sont tous deux des reliques du passé ».

À partir des années 1940 et jusque dans les années 1950, Mattick s’est consacré des travaux sur Keynes et a rédigé une série de notes et d’articles critiques sur la théorie et la pratique keynésiennes. Dans le cadre de ce travail, il a développé la théorie du développement capitaliste de Marx et Grossmann afin de faire face de manière critique aux nouveaux phénomènes et manifestations du capitalisme moderne.

Dans le sillage des changements généraux du paysage politique et de la réémergence d’idées plus radicales dans les années 1960, Paul Mattick a apporté des contributions politiques élaborées, très importantes : L’un de ses principaux ouvrages est Marx et Keynes. The Limits of Mixed Economy (1969), qui, traduit en plusieurs langues, a eu un impact considérable sur le mouvement étudiant post-68. Un autre ouvrage important est Critique de Herbert Marcuse L’homme unidimensionnel dans la société de classes, dans lequel Mattick rejette de manière décisive la thèse selon laquelle le prolétariat - tel qu’il est compris par Marx - devient un « concept mythologique » dans une société capitaliste avancée. Bien qu’il soit d’accord avec l’analyse critique de Marcuse sur l’idéologie dominante, Mattick soutient que la théorie de l’unidimensionnalité n’existe elle-même qu’en tant qu’idéologie. Marcuse a confirmé par la suite que la critique de Mattick était la seule critique sérieuse à laquelle son livre avait été soumis.

À la fin des années 1970, on pouvait trouver de nombreux articles anciens et nouveaux de Mattick traduits dans différentes langues et dans un large éventail de publications. Au cours de l’année universitaire 1974/1975, Mattick fut nommé professeur invité à l’université « rouge » de Roskilde au Danemark. Il y donna des cours sur la Critique de l’économie politique de Marx et sur l’histoire du mouvement ouvrier et participa de manière critique aux séminaires d’autres invités tels que Maximilien Rubel, Ernest Mandel, Joan Robinson et d’autres. En 1977, il fit sa dernière grande tournée de conférences à l’université de Mexico. Ses interventions dans ce qui était alors l’Allemagne de l’Ouest ont eu lieu à Berlin en 1948 et 1971, et à Hanovre en 1975.

Au cours de ses dernières années de travail, Mattick réussit à rallier à sa vision du monde quelques adeptes des jeunes générations.

Pour ces nouvelles générations, la seule perspective était la révolution sociale au niveau mondial. Dans un article célèbre (« Capitalisme et écologie. Du déclin du capital au déclin du monde », 1976), Mattick soulignait les véritables enjeux historiques:

« Que faire dans cette situation apparemment sans issue ? Rien du tout, si l’on aborde le problème sous l’angle de l’écologie. Ne serait-ce que parce que ce n’est pas ce qui menace le plus la survie de l’humanité. La ‘crise écologique’ est elle-même, dans une large mesure, un produit de la situation de crise sociale, et la catastrophe imminente résultant de cette dernière précède la catastrophe écologique. Dans l’état actuel des choses, la forte probabilité d’une guerre nucléaire rend la crise écologique superflue. Toute l’attention doit être portée sur les processus sociaux afin de prévenir les desseins des criminels nucléaires à l’Est comme à l’Ouest. Si les travailleurs du monde entier n’y parviennent pas, ils ne seront pas en mesure de faire face à la menace écologique et de créer les conditions nécessaires à la poursuite de l’existence de lhumanité dans le cadre d’une société communiste. »

En 1978, une collection complète de ses quarante et quelques années de travail a été publiée sous le titre Anti-Bolshevik Communism.

Paul Mattick est décédé en février 1981, laissant derrière lui le manuscrit presque achevé d’un autre livre, qui a été révisé par son fils et publié sous le titre « Marxism - Last Refuge of the Bourgeoisie » : Le marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie ?

[Paul Mattick a été marié à Ilse Mattick (1919-2009) à partir de 1945. Leur fils, le philosophe et économiste Paul Mattick Junior, est né en 1944].

 

Sources : Kommunismus im Allgemeinen, insbes. KPD und Nebenorganisationen, vol. 2, 6 juin - 21 octobre 1921 (BArch, R 1507/2053) : Paul (pas de nom de famille); Paul Klein, „Silvio Gesell und die prol. Revolution. Manchestertum oder Gemeinwirtschaft“, Proletarier, numéro 10, octobre 1926, pp. 179-184 ; „Die Bodenfrage in Südafrika“, Proletarier, numéro 3, mars 1927, pp. 73-74 ; „Sanierung und Rationalisierung in Frankreich“, Proletarier, numéro 6, juin 1927, pp. 115-117 „Marx-Epigonen gegen Rosa Luxemburg. Randglossen über die Akkumulation des Kapitals“, Proletarier, Heft 9, Sept. 1927, pp. 202-209 ; „Jack London : die Eiserne Ferse“, KAZ, No. 86, Nov. 7, 1927 ; Wikipedia ; „Die Industrial Workers of the World und die Allgemeine Arbeiter-Union Eine notwendige Klarstellung“, Kampfruf, Organ der AAU (Revolutionäre Betriebsorganisation), February 1929, No. 7, p. 3, et 8, p. 2-3 : https://www.marxists.org/deutsch/archiv/mattick/1929/02/iwwaau.htm ; "What is Communism", ICC, Chicago, n° 1, oct. 1934, p. 1-9 ; "The end of the Trotsky Movement", p. 26-28 ; „The Lenin Legend“, ICC, déc. 1935 ; „The defeat in France“, ICC 8 (juillet), 1936, p.1-9; „Il faut démolir les barricades. Le fascisme moscovite en Espagne“, ICC 7/8, Chicago, août 1937 ; „La guerre est permanente“, Living Marxism 1 (printemps), 1940, pp. 1-27 ; Luenika, „From Liberalism to Fascism“, Living Marxism 4, printemps 1941 ; Paul Mattick, Unemployment and the Unemployed Movement in the USA - 1929-35, New Critique, 1969 ; Critique de Herbert Marcuse. Der eindimensionale Mensch in der Klassengesellschaft, Europäische Verlagsanstalt, 1969 ; Marx und Keynes. Die Grenzen des gemischten Wirtschaftssystems, Europäische Verlagsanstalt, 1971; „Leninism and the Revolutionary Process“, IWK, Berlin, août 1972, numéro 16, pp. 101-2 ; Paul Mattick, „Kapitalismus und Ökologie. Vom Untergang des Kapitals zum Untergang der Welt“, Jahrbuch Arbeiterbewegung 4, Fischer Taschenbuch, Frankfurt/Main, 1976; Frank Dingel/Michael Buckmiller, „Paul Mattick“, IWK 2, Berlin, 1981 : http://www.left-dis.nl/d/mattick_biblio_dingel.pdf ; Paul Mattick, Kritik der Neomarxisten und andere Aufsätze, Fischer, 1982 ; Spontaneität und Organisation, Suhrkamp, 1982 ; Oliver Rast, „Ein Arbeiterintellektueller wie er im Buche“ : http://iwwrostock.blogsport.eu/2014/02/23/ein-arbeiterintellektueller-wie-er-im-buche-steht ; Paul Mattick, Die Revolution war für mich ein großes Abenteuer (Paul Mattick im Gespräch mit Michael Buckmiller), Unrast Verlag, Münster 2013 ; Gary Roth, Marxism in a Lost Century : A Biography of Paul Mattick, Brill, Leiden/Boston 2014 ; „Communists in situ“ : https://cominsitu.wordpress.com/2017/03/26/international-council-correspondence-living-marxism-new-essays-1934-1943; Correspondance communiste internationale (1934-1937) : https://bataillesocialiste.wordpress.com/international-council-correspondence-1934-1937; https://www.marxists.org/subject/left-wing/icc.

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