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théorie politique

VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015 : REFUSER ET L’HORREUR ET L’UNITÉ NATIONALE !

Publié le 15 Novembre 2015 par karlchen in actualité

Attaques terroristes sur Paris, 13 nov. 2015. Le 11 septembre français.

VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015 : REFUSER ET L’HORREUR ET L’UNITÉ NATIONALE !

Ou révolution prolétarienne mondiale ou cercueil capitaliste !

130 morts et d’innombrables blessés traumatisés à vie par la nuit d’horreur parisienne qu’ils ont vécue hier vendredi 13 novembre 2015. Cette nuit d’horreur absolue s’est déroulée à quelques centaines de mètres du journal Charlie Hebdo, où périrent les caricaturistes Cabu, Charb, Wolinski, Honoré et Tignous. Elle survient quelque temps après que 240 touristes russes eurent été explosés par Al Qaida et/ou Daech au-dessus du Sinaï.

Ce type d’actions de terreur aveugle n’est pas le dernier. Les grotesques gesticulations des gouvernants : «fermer les frontières», décréter «l’état d’urgence» et trois jours de «deuil national» n’empêcheront pas la propagation de cette guerre qui dit ouvertement son nom.

Il ne s’agit plus d’un terrorisme artisanal de «loups solitaires », mais d’une guerre de guérilla menée sur les arrières des fronts entre les différents États capitalistes, petits ou grands, quelle que soit leur idéologie : «démocratique», «défense de la civilisation contre la barbarie», djihadiste (rétablissement du Califat), ou nationaliste (panarabisme ou panturquisme).

Il ne s’agit pas d’une guerre entre l’État islamique (Daech) et l’Occident (Russie comprise), entre d’un côté la «barbarie» et de l’autre la «civilisation». Toutes ces «civilisations», quelle que soit leur religion et leur degré de développement, ont toutes du sang sur les mains : celui de leurs innombrables victimes.

Ne nous laissons pas abuser par le mythe d’une nouvelle guerre de religion à l’échelle planétaire (christianisme contre islam, sunnites contre chiites, bouddhisme et hindouisme contre l’islam, etc.), message propagé par les médias qui diffusent en boucle de macabres mises en scène (décapitations, dynamitage du site de Palmyre et crucifixion de son archéologue).

Tout est fait pour insinuer dans l’esprit des exploités et des opprimés que la guerre actuelle est une «croisade» de la «démocratie» contre «les nouveaux barbares» ou une «guerre sainte» des masses misérables des pays musulmans contre «les croisés».

La guerre impérialiste est une donnée omniprésente dans un système mondial en crise : crise économique sans issue, crise écologique de l’environnement capitaliste, migrations massives (entraînées par la guerre ou les désastres écologiques), décomposition des États les plus faibles, guerres civiles à répétition au Moyen Orient, Afrique, en Asie centrale (Afghanistan, Turkestan chinois).

Après l’intervention américaine en Irak en 2003, la géopolitique des frontières au Proche et au Moyen-Orient s’exécute – de part et d’autre – à coups de ceintures explosives et de kalachnikovs, de décapitations avec le sabre du djihad, de drones et de bombardements massifs contre les populations civiles (Etat d’Erdogan contre les Kurdes; Russes et occidentaux contre Daech en Syrie et en Irak; Saoudiens contre «chiites » pro-iraniens au Yémen).

Comme lors de la dernière guerre mondiale et la guerre du Vietnam, les victimes civiles innocentes sont les plus nombreuses. La guerre rode partout sur l’ensemble d’une planète en proie à une véritable agonie. Et tous sont responsables : les États petits et grands, ou en gestation, quelle que soit leur idéologie, tous camouflant leurs buts de guerre impérialiste sous une phraséologie religieuse, «démocratique» voire – «Prière de ne pas rire ! » – «humanitaire» contre le «terrorisme» (de Poutine aux ayatollahs iraniens, dont le logo est la grue de pendaison).

La mort rode maintenant partout, et pas seulement à Paris, à Beyrouth-Sud, au-dessus du Sinaï. Il n’y a aucun coin de cette planète qui ne soit appelé à devenir dans les deux décennies un «théâtre d’opération» militaire avec la multiplication des conflits locaux.

La victoire du terrorisme et des «démocraties» ou dictatures capitalistes (Chine, Russie) serait de présenter ces attentats comme l’expression d’une guerre idéologique. Tous ces Etats, petits ou grands ou en gestation (comme Daech) sont et demeurent des Etats capitalistes. Leur but est de préserver, de renforcer ou de développer par la guerre leur Capital national. Derrière leur Bible ou leur Coran, il y a les tables de la loi capitaliste : tu tueras jusqu’à ce que tu aies éliminé tous tes concurrents ou adversaires; tu aimeras tes ennemis comme toi-même dès qu’ils auront adopté ou se seront prosternés en direction des «mecques» du Capital, adoptant les saintes lois du capital (propriété privée, économie mercantile, création-destruction de la Nature-Marchandise).

Une fois de plus, dans tous les pays touchés par ces actes de terreur, le discours est – comme au après l’attentat contre Charlie Hebdo – l’«union nationale», l’«union sacrée ». Le prolétariat, qui est la classe universelle antinationale par définition (« les prolétaires n’ont pas de patrie») ne peut donner qu’une seule réponse : la lutte de classe généralisée, puis (un jour peut-être) la guerre de classe contre tous les capitalismes, quelles que soient leurs étiquettes, sur tous les fronts de classe, contre le capital et ses bourgeois, grands ou petits, en costume de la City ou du Djihad, maniant le drone ou la kalachnikov.

Seul un réveil du prolétariat international peut empêcher le triomphe de l’unité nationale sur tous les fronts de guerre. Derrière l’union sacrée derrière la « nation », il y a l’inexorable issue : l’embrasement généralisé de guerres locales à répétition en un conflit généralisé.

Accepter l’union nationale, en France ou ailleurs est c’est accepter une mort capitaliste programmée. Ceux qui y adhèrent comme des moutons prêts à se livrer au couteau sacrificiel du capital feraient mieux d’acheter leur cercueil d’avance.

Le prolétariat aujourd’hui n’est ni un mythe ni une relique d’un glorieux passé. Demain il devra faire entendre sa voix. Le jour où il la fera entendre, il proclamera haut et fort que toutes les victimes présentes et à venir de ces ignobles attaques du Capital sous les haillons du djihadisme sont les siennes. De même il honorera toutes les victimes des bombardements en Syrie et en Irak, la plupart des travailleurs.

Il les «vengera» un jour, non en adhérant à l’union sacrée, mais en éliminant – au prix de lourds sacrifices – la domination du Capital dans tous les pays, afin de faire naître une société juste et pacifiée, d’égalité réelle pour tous les opprimés et les exploités, sans nations, sans frontières, et sans guerres permanentes, une société où ne régnera plus la «guerre de tous contre tous».

KARLCHEN, 14 NOVEMBRE 2015.

 

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