/image%2F0551536%2Fob_870916_254228-166316636765669-55617-n.jpg)
Oyez, oyez, citoyens petits-bourgeois républicains, indécrottables indépendantistes antiprolétariens, en Catalogne, Flandre, etc., adorateurs du veau d'or patriotique dans un seul pays ou une seule région;
A tous les sans-culottes attardés, derviches politiques, zélateurs d'une "vraie" république bourgeoise fondée sur la liberté, l'égalité et la fraternité dans un cadre national ou régional, celui de la patrie.
Dans un discours du 25 juin 1793 à la Convention (dit Manifeste des Enragés), qui lui valut la haine inexpugnable des jacobins (Robespierre, Saint-Just, etc.), Jacques Roux, chef des Enragés dénonça les fétiches de la république bourgeoise d'hier, d'aujourd'hui et de demain, "liberté égalité fraternité" :
La liberté n’est qu’un vain fantôme, quand une classe d’hommes peut affamer l’autre impunément. L’égalité n’est qu’un vain fantôme, quand le riche, par le monopole, exerce le droit de vie et de mort sur son semblable. La république n’est qu’un vain fantôme, quand la contre-révolution s’opère de jour en jour par le prix des denrées, auquel les trois quarts des citoyens ne peuvent atteindre sans verser des larmes.
Pantopolis, "Brumaire 226", an de grâce républicaine de la sans-culotterie Good-Fellow
un sans-culotte de Vendémiaire 226 (2017)
Farfadet, sorte de lutin malin, espiègle et un tantinet rebelle, il joue des tours aux voyageurs, se transforme, effraie les jeunes filles et bouscule les vieilles dames. Il a la capacité de prendre de nombreuses formes mais il prend généralement celle d’un homme. Il est capable de prendre autant des formes terrifiantes que plaisantes, par exemple : un cheval, un lapin, une chèvre, un gobelin ou un chien. Peu importe laquelle, sa fourrure est presque toujours foncée. Il prend souvent l’apparence d’un grand cheval noir aux yeux jaunes et enflammés, avec une longue crinière sauvage. Sous cette forme, il parcourt un large territoire pendant la nuit en forçant les portails et en terrorisant les habitants des fermes isolées. Good-Fellow est un farceur politique (Voir le Dictionnaire de la bêtise de Gustave Flaubert).
fête républicaine 1789. Le rêve d'un sansculotte de vendémiaire 226 (2017) : on coupera toutes les têtes de roi et de reine. Que la fête commence avec l'indépendance de la Catalogne!
Exécution de la féministe Olympe de Gouges (1748-1793) : le rêve égalitaire (égalité hommes-femmes) de tout bon républicain sans-culottes de vendémiaire 226....?
Nous publions, en y souscrivant totalement, la réponse politique donnée par le groupe espagnol inter-rev.foroactivo au groupuscule sectaire "Robin Goodfellow", qui appelle à l'indépendance de la Catalogne, à la destitution du roi Felipe et au front unique avec la petite-bourgeoisie indépendantiste en Catalogne.
Cela n'est pas une surprise pour qui lit attentivement les écrits du gruppetto Robin Goodfellow. Celui-ci croit encore faire sa petite promenade (comme les syndicats qu'il défend) de la République à la Bastille. Il vit, il respire encore en 1792-1794 le bon air républicain, avant Thermidor. Il est encore membre de la glorieuse section des piques, coiffé du bonnet phrygien et résolument sans-culotte.
Farouche partisan de la "glorieuse révolution bourgeoise", il date habituellement ses textes en usant du bon vieux “calendrier révolutionnaire” qui part de ventôse an I (1792).
La “révolution bourgeoisie”, pour ce groupe, est donc toujours à l’ordre du jour ainsi que le renversement de la monarchie. Il ne reste donc plus qu’à dresser la guillotine en Espagne pour le risible roi Felipe, puis après en Angleterre pour Madame la reine Elisabeth II, puis ensuite pour la potiche néerlandaise, etc. Que de guillotines à dresser pour ces apôtres de la terreur républicaine bourgeoise. Que de fêtes "républicaines" à organiser pour cette réjouissante orgie de "sang bleu"! Que de nouveaux calendriers républicains à imprimer, partant de l'an I de la république catalane, puis de la république basque, flamande, néerlandaise, norvégienne, suédois, danoise, etc... Pour être un peu "internationalistes", ils ne devront pas oublier la perspective future d'une république thaïe, etc. etc. Beaucoup de belles fêtes régicides en perspective!
Inutile de dire que nos sans-culottes attardés ont bel et bien troqué le drapeau rouge de la révolution prolétarienne mondiale pour celui tricolore de la révolution bourgeoise, entaché du sang des prolétaires. Certes, ces vieux sans-culottes nostalgiques vont se faire beaucoup d'amis dans la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie catalanes, mais aussi flamande, basque, etc. Il ne leur reste plus qu'à postuler pour des postes de ministre ou de premier conseiller dans la future république catalane.
Ces vertueux dictateurs républicains (la Terreur et la Vertu chère à Robespierre...) expliqueront sans doute que la voie est bientôt libre pour une hypothétique “révolution prolétarienne”...
Révolution double donc : bourgeoise d'abord, puis "prolétarienne". Du pur menchevisme! Et ces "républicains bourgeois" ont aujourd'hui l'outrecuidance de célébrer le centenaire de la Révolution russe! C'est sans doute pour mieux l'enterrer sous la boue et le sang de la "révolution bourgeoise"!
Messieurs les républicains, taisez-vous ! Vous n'êtes plus des Good Fellows mais des Bad fellows pour le mouvement prolétarien.
Dissolvez sans tarder votre secte sans-culotte. On pourra alors considérer la date de cette dissolution comme l'an I de la révolution mondiale que nous attendons impatiemment!
Pantopolis